Quand j’étais petite, on m’a toujours dit que j’adorais les mûres. Depuis toujours. Je n’ai même pas le souvenir de ne pas avoir aimé cela, c’est pour dire.
Pourtant, en grandissant, la folie des mûres ne m’a pas vraiment suivie. Il m’est arrivée d’en acheter une barquette ou de prendre de la confiture mais je peux les compter sur les doigts peut-être de mes deux mains, pour être optimiste. Ma Grand-Mère est restée sur « elle aime les mûres ».
Et oui, j’aime ça mais ce n’est pas non plus la folie. Je me souviens que j’étais petite, j’allais me fourrer dans les ronces juste parce que j’avais vu une mûre bien mûre (la vanne…) et que je voulais la manger. Je me souviens même que ma mère et même ma Grand-Mère devaient parfois me tenir pour ne pas que je parte à la recherche des mûres. Parce que, comme tous les fruits, à partir du moment où on en mange trop, ça rend malade.
Quand je suis allée en Ardèche au mois de Septembre 2019, je suis allée voir mon oncle et je suis rentrée à pied. Sur le bord du chemin, il y avait des ronces et, sur ces ronces, des mûres mûres. Et je n’ai pas pu résister. J’ai pris un petit fruit et je l’ai mis dans ma bouche. Et plein de sensation d’enfance sont revenues. Le fait de prendre un fruit dehors au lieu de dans une barquette. Le fait de l’avoir « récolté » soi-même – même si j’admets aisément que la récolte est simplissime.
Et j’ai souris, parce que j’ai retrouvé ce plaisir que j’avais quand j’étais enfant et revivre un souvenir, c’est une des meilleures sensations du monde.