Mon rapport à l’argent, au flouze, aux pépètes, à la thune

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Quand j’étais petite, je ne comprenais pas la valeur de l’argent, mais c’est normal. Quand on est vraiment petit, on ne sait pas faire la différence entre 10, 50 et 100 francs. Oui, parce que moi, quand j’étais petite, ma Grand-Mère, elle me donnait des pièces de 10 francs.

Je me souviens que, quand on est passé à l’euro, je ne voulais pas. J’arrivais pas à comprendre comment 6 francs et 1 euro, c’était pareil. Mais j’ai fini par m’y faire et bientôt les billets de 20 euros n’étaient plus un secret pour moi – alors que, quand on y réfléchit, c’est quand même 131 francs. Bref.

Et quand j’étais adolescente, c’est vrai que je ne comprenais toujours pas la valeur de l’argent. Pour me remettre dans le contexte : mes parents ne sont pas à plaindre financièrement. Je n’ai jamais connu les fins de mois difficiles quand j’étais petite et je sais (maintenant) que c’était une chance. Mais à l’époque, je ne m’en rendais pas compte, en tout cas pas vraiment. Et je sais que ma mère me l’a souvent reproché. Elle m’a souvent dit : « de toute façon, tu sais pas ce que c’est, dix euro ». Et je ne pouvais pas comprendre alors. Je ne comprenais pas ce qu’elle voulais dire.

Quand j’ai eu mon premier appartement, j’ai commencé à comprendre qu’avec des factures et un budget à tenir, oui, il fallait essayer, au moins essayer de tenir mais bon. C’étaient mes parents qui me donnaient mon argent et c’était une période où j’étais beaucoup dans le rouge (à coup de -100, -200, -300).

Quand je suis partie en Angleterre, j’avais réussi à me trouver un équilibre. D’une part, mes parents payaient (encore) mon loyer et de l’autre, avec ce que je gagnais, j’avais commencé à me faire plaisir et à me raisonner sur comment utiliser mes sous.

Retour en France et retour dans les mêmes travers de découverts et de ne rien dire à personne. Quand j’ai été prof, j’ai comblé mes découverts, j’ai mis un peu, mais vraiment un peu de côté mais après, je suis partie en vacances et les économies, pouf. Chômage n’aidant pas, mon compte en banque avait du mal à suivre. Je suis la seule de la famille à avoir eu une dette envers mes parents d’environ 1500€, si mes souvenirs sont bons.

Quand j’ai commencé mon nouveau travail, en 2016, j’ai commencé à vraiment me tenir au niveau dépense. Je gagnais un SMIC ou avoisinant – entre 1050 et 1100 euros par mois. Pendant quatre mois, j’ai couru après l’argent. Et puis de nouveau le chômage mais sans chômage à proprement parler. J’ai du demander de l’aide à mes parents, pour le loyer de mon appartement – j’ai eu honte, d’ailleurs. Et puis j’ai trouvé mon travail actuel. J’ai commencé là-bas en intérim et je gagnais entre 1400 et 1500 euros par mois, ce qui était alors énorme. C’est à cette période que j’ai commence à mettre de côté. Et j’ai continué avec le temps. J’ai continué à mettre de côté et maintenant, j’ai appris la valeur de l’argent. Je sais que je dépense parfois beaucoup mais je sais me faire plaisir aussi. Et maintenant, je sais ce que c’est que dix euros.

 

La pépite en plus : j’ai payé un MacDo à ma Grand-Mère. Elle a rechigné mais j’ai tenu bon. Son argument choc ? « 7 euros, c’est beaucoup ». Où va-t-on si elle croit que 7 euros, c’est beaucoup alors que je gagne ma vie ?

 

Bref, ça s’apprend avec le temps.