Pourquoi je n’y retournerai pas ?

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Je vous en parlais dans cet article, mais j’ai été prof. Je n’ai pas été prof longtemps, mais j’ai été prof et surtout j’ai été formée pour être prof.

Récemment, on m’a demandé si j’y retournerai, si j’en avais l’occasion. Et j’ai instantanément répondu non. Je n’y retournerai pas. Je ne vais pas dire jamais, mais je n’ai pas du tout envie d’y retourner pour l’instant.

Comme je le disais dans mon article, je sais pourquoi je suis partie. Je suis partie parce que c’était trop dur. C’était trop dur pour moi. Parce que je ne veux pas d’un travail qui me demande d’être en présentiel pendant des heures et de bosser à côté pendant des heures, pour pas beaucoup de choses. En tout cas, pas de mon point de vue. Passer des heures et des heures, les vacances et les week-ends, juste pour bosser sur des trucs sur lesquels tu vas rebosser ensuite, ça me rendait folle vers la fin. Pour être concrète, mes journées de boulot se découpaient comme suit :

• 6h30 : réveil
• 7h : départ pour le collège
• 7h30 : arrivée
• 8h : début des cours
• 12h : fin des cours
• 13h – 16h : déprime et sieste
• 16h : début du boulot
• 23h / 00h (occasionnellement plus) : fin du boulot

Bon, ça pouvait changer, bien évidemment. Mais la plupart de mes journées ressemblaient à ça. Et je ne veux pas. Je ne veux plus ça. Je ne veux pas me dire que quand je sors du travail, j’ai encore des choses à faire pour le boulot. De temps en temps, pourquoi pas. Mais pas de façon systématique.

Et je trouve que c’est ingrat, comme métier. Tu n’as pas de reconnaissance – mais la reconnaissance, de nos jours, ce n’est pas monnaie commune. Quand ce ne sont pas les élèves le problème, ce sont les parents et quand ce ne sont pas les parents, c’est la hiérarchie ou bien encore les collègues.

Aucun boulot n’est parfait, loin de là. Mais je préfère me dire que je n’y retournerai pas. Rien que d’y penser, ça m’angoisse. Alors je vais arrêter là.