
Article lié : London Baby !
J’en ai déjà un peu parlé dans mon article lié mais je voulais faire un article entier sur mon expérience de fille au-pair.
Pourquoi j’ai voulu le faire ?
En fait, je voulais partir dans un pays anglophone. Je voulais partir pour améliorer mon anglais mais j’avais peur. Peur de trouver un « vrai » travail. Je ne sais pas pourquoi, ça m’angoissait de prendre un travail salarié. Alors je me suis dit que j’allais partir en tant que fille au-pair. Et j’ai cherché sur internet. Je suis passé sur le site AuPairWorld parce que je crois que c’était soir le premier que j’aie trouvé, soit le seul que était gratuit. C’est trop loin pour pouvoir me rappeler maintenant. En gros, de mes souvenirs, tu peux envoyer un message aux familles et elles te répondent ou non. Pour moi, c’était un peu compliqué. Je n’avais jamais fait du babysitting et je n’avais pas d’expérience. Alors quand j’ai eu une réponse positive, j’ai dit oui presque tout de suite. Alors à la base, j’aurais voulu partir aux USA mais bon, finalement, Londres c’était tout aussi bien. Je ne voulais pas trop être dans la campagne parce que rien à faire. Alors Londres, ça me convenait pas mal.
Le hic : ils voulaient une au-pair « live out ». Live out, c’est quoi ? C’est que je ne vivais pas avec eux. J’avais une chambre dans une coloc et je travaillais que l’aprem. J’y reviendrai. Et ce n’était sans doute pas non plus beaucoup de personnes qui répondaient favorablement à ce genre de demande. Heureusement que j’ai des parents qui soutiennent. Et aussi, heureusement que ma mère avait une copine (je sais même plus si elle a encore des contacts avec) qui vivait à Lewes, à une heure et demie de train de Londres. Je suis allée là-bas en Juillet 2013 (bon dieu que ça date) pour visiter des appartements et pour rencontrer la famille pour laquelle j’allais travailler. Je crois que j’en ai aussi profité pour ouvrir mon compte en banque là-bas, je ne me souviens plus. Le contact passe, je trouve un appart, c’est nickel.
La préparation avant le départ
Avant le départ, j’ai commencé à faire une liste de tout ce que je devais faire. Et il y en avais des choses. En vrac (et surtout ce dont je me souviens) :
- Suspendre mon abonnement téléphonique
- Prendre une mutuelle qui me couvre à l’étranger
- Demander des ordonnances spécifiques longues pour ne pas avoir à aller en France tous els mois ou faire payer des colis à mes parents tous les mois
- Apprendre à me débrouiller seule
- Apprendre vaguement à gérer un budget
Des trucs, à l’époque, que je considérais comme étant des trucs de grandes personnes. Pour rappel, j’avais 22 ans quand je suis partie et 23 quand je suis revenue – eh oui, parce que si je suis restée un an ou presque là-bas.
Le départ et l’arrivée
Angoisse, bien sûr. C’est mon deuxième prénom, j’angoisse pour tout. Et je ne sais pas si mes angoisses ne datent pas de là. Je ne sais plus. Disons que je ne sais plus trop quand j’ai commencé à faire vraiment des crises d’angoisse mais je ne sais pas si c’est pas genre à ce moment là. Peut-être pas. Bref. Pas le sujet Céline, pas le sujet du tout.
Donc, penser à tout emmener surtout les trucs « au cas où ». Grosses valise, le PC, le sac à dos, les affaires, les billets… Bref tout. Pour ma part, je suis toujours allée et revenue en train. Je me souviens très bien que ma mère m’a amené à la gare et dans le train, elle m’a regardé bizarrement. Je lui dis que je pars pas pour toujours mais c’est sur qu’elle avait l’impression quoi. Bref, je lui dis que je vais lui dire quand je suis arrivée. Le trajet s’est bien passé et j’arrive, j’ai attendu un peu mais je me suis installée dans ma chambre directement.
Les premiers jours, j’ai commencé à acheter des trucs pour ma chambre – dans une coloc de 10 – et j’ai commencé à bosser bien une semaine après être arrivée.
Ce que je faisais vraiment
Donc, comme je l’ai déjà dit dans mon article lié, je m’occupais de deux jeunes filles, Mia, 12 ans et Anna, 9 ans. Des pestes. Vraiment, des pestes. Mais bon, j’avais besoin d’argent pour vivre. En gros, une journée type en semaine, ça ressemblait à quoi pour moi ? Je me levais quand je voulais – en général entre 10h et 11h – et je mangeais mon petit dej. Bon après, le matin, ça dépendais, si j’avais quelque chose à faire ou pas. Mon petit dèj, c’était du porridge, autrement dit du ciment dans ton estomac. Parfois, j’allais faire du shopping mais souvent, je faisais rien ou alors j’écrivais. Bref. Je partais de ma chambre vers 14h et j’avais une heure de trajet. J’arrivais à l’école vers 15h et je crois qu’elle sortait vers 15h30. Mon job, c’était qu’elle revienne en vie à la maison, à même pas 10 minute de là.
On rentrait – parfois on passait au Tesco, genre de carrefour – et ensuite, elle faisait sa vie. La plus grande revenait toute seule du collège (ou l’équivalent) et elle faisait ses devoirs – ou alors, elles jouaient entre elles. Je passais l’aspirateur – tous les jours. Vers 17h30, je faisais à manger et oui, elles mangeaient vers 18h. Ce qui me paraissait très tôt mais bon, je n’étais pas payée pour faire des commentaires. Le lundi, j’amenais Anna aux Scouts – le plus souvent à pied, une marche d’une vingtaine de minutes. Les jours où elles n’avaient pas ça, elle faisaient leur devoir ou jouaient pendant que j’attendais les parents qui rentraient vers 19h – 20h. Vers 21h – 22h, j’étais chez moi et je me couhais quasiment tout de suite.
Vous l’avez compris, c’était assez simple comme boulot. Je ne travaillais pas le week-end que je passais principalement chez moi ou, parfois, ailleurs.
Et les gamines ?
Des pestes, je vous dis. Je sais voir que ce n’est pas ça du tout maintenant mais sur le moment, je pensais que c’était moi qui avait un problème. Elles m’ont testé et elles ont bien réussi. Elles m’ont fait pleurer, plusieurs fois.
- Un jour, elles se sont pris la tête et Anna vient me voir pour me dire que sa sœur est méchante, bref, le pitch habituel. Je lui dis qu’elles se débrouillent entre elle, je ne veux pas qu’elle envoie un message à son père juste pour cela. Elles montent, j’entends que ça se fight et je monte. Et là, en essayant de régler le problème et même de le comprendre, elles se liguent contre moi. Lol. Et je suis descendue, blessée et je lui ai dit de ne pas descendre tant qu’elles n’ont pas réfléchi à ce qu’elles ont fait. Je me réfugie dans la cuisine, et je pleure. Bref. Elles descendent et je les regarde. J’ai du leur expliquer le problème.
- Le fameux jours où Anna m’a dit que je n’étais là que pour faire la cuisine et le ménage.
- La fois où, quand elles étaient en vacances et où Anna et Mia avaient chacune une tâche ménagère à faire. Je crois que c’était d’étendre des affaires ou un truc comme ça. Anna a fait son truc le matin, tranquillement. Arrivée vers 16h, je dis à Mia de faire son truc. « Ouais plus tard ». « Non maintenant ». « Non ». Et Anna qui se propose de le faire. Je tiens bon. Je lui dit que non, que c’est à Mia de faire cette tâche et j’insiste auprès de la peste pour qu’elle étende son foutu linge. Elle ne veut pas. j’insiste un peu et je la prend par le bras. Elle apprécie pas et elle dit qu’elle va appeler un avocat etc… Lol. Et tu vas le payer comment ?
Et la liste est bien plus longue. Pour chaque fois qu’elles ont eu des réactions non adaptées, j’en ai parlé à leur parents mais elles n’ont jamais eu de soucis. Jamais rien n’a été fait.
Si je pouvais revenir en arrière, est-ce que je le referai ?
Maintenant, j’ai un peu de recul, je sais que oui. Je le referai. Et ça m’a appris tellement de choses. Mais clairement le boulto en lui-même, si j’avais pu tomber dans une famille avec laquelle j’aurai pu tisser des liens, j’aurais sans doute plus apprécier. Ce qui m’a plu, c’est la vie à Londres, la vie seule, dans un autre pays. J’ai appris que je ne pouvais pas vivre dans un pays étranger pour longtemps et que j’avais besoin de ma famille. J’ai appris l’anglais, j’ai appris à être à l’aise pour parler en anglais avec les autres.
Si vous voulez le tentez, allez-y. Mais choisissez bien votre famille.