Attentat.s

Image par Nicolas DEBRAY de Pixabay

Un mot qui fait peur. Un mot qui fait ressurgir des souvenirs, différents pour chacun d’entre nous. Un même mot qui regroupe tellement, tellement de choses. Selon si l’on a été touché par eux directement ou moins directement, si on était vivant et/ou capable de comprendre leur portée… Comme toujours, c’est l’expérience qui forme notre réaction.

Ainsi, je vous le dis, je n’ai sans doute pas la même expérience de tout ça que vous. Je vous demande juste de ne pas me lancer des cailloux si vous n’êtes pas d’accord. Vous pouvez en discuter cordialement dans les commentaires, sans soucis.

Bon, maintenant, rentrant dans le vif du sujet. Il ne s’agit pas de donner mon avis sur les attentats. Disons que je pars du principe que la majeure partie de la population – en tout cas de la population qui lit ce blog – les condamne. Si tu les condamnes pas, tu sors.

Je suis née en 1991. Et le premier attentat dont je me souviens, c’est sans doute « cliché » mais ce sont ceux du 11 septembre 2001. Pas besoin de vous faire un dessin ou de vous dire où ça s’est passé. Et encore. J’avais 10 ans. Je n’étais pas capable de comprendre complètement la portée de ce que ça faisait. Je me souviens que mon père avait tenté de m’expliquer mais je ne pouvais pas comprendre. Et pour moi, c’était devenu un truc dont on parlait beaucoup trop à la télé et je crois que c’est ce que c’est resté avec le temps.

Ensuite, je pense que c’est Mohamed Merah, en 2011, si je ne dis pas de bêtise. [Part vérifier sur le net]. Bon 2012. 2012, j’avais 21 ans. Mais je me disais que c’était loin. Toulouse, c’est loin. Et ce n’était qu’un mec parmi toute la masse.

Puis est venu le 15 janvier [part vérifier sur le net] pardon 7 janvier 2015. Je n’ai pas besoin de faire le topo. Je pense que la majeure partie des personnes sont familiers avec cette date. Je dois avouer qu’encore une fois, je ne me suis pas sentie concernée. J’ai plutôt été agacée par toutes ces personnes qui sont allées acheté le « numéro d’après » de Charlie Hebdo. Des gens qui, pour la plupart, n’avaient jamais soutenu le journal. Pour tout dire, mes parents l’ont fait et je leur ai dit que c’était gentil, certes mais cela restait peu comparativement. Ce sont aussi les premiers attentats que j’ai suivi en direct à la télé.

Ensuite 13 novembre 2015. Pour ceux là, j’ai été un peu plus secouée. Je ne sais pas si c’est le nombre de morts, le nombre d’attaque ou autre chose… mais j’ai été un peu plus secouée. Mais, comme pour les autres, je suis assez vite passée à autre chose.

Puis la voiture bélier le 14 juillet 2016 à Nice. Puis le gendarme qui a perdu la vie en sauvant un otage à Trèbes en 2018. Et tous les autres, ceux que j’oublie.

Je sais que certains diront que c’est sans doute mon privilège de ne jamais avoir été touchée personnellement et directement par tout ça qui fait que je peux en parler comme ça. Je ne sais pas si c’est vraiment ça. Peut-être. Peut-être aussi un certain cynisme. Ou alors un mécanisme de protection. 130 personnes sont décédées lors des attentats du 13 novembre. Oui, c’est triste, je ne le nie pas. Mais la vie continue pour nous autres. Les milliards d’autres personnes qui sont encore là. On peut honorer ceux qui sont partis. Pour moi, vivre dans la perte de quelqu’un n’est pas vivre. On peut encore une fois dire que ce n’est pas « la bonne façon de voir ». Ce n’est pas ta façon de voir. Pour ma part, je ne dirai sans doute pas ça si j’avais une expérience différente. Le fait est qu’à mes yeux, ces actes horribles ne vont pas s’arrêter. Et qu’au lieu de vivre dans la peur que ça recommence, ne peut-on pas se dire de vivre comme on l’entend notre vie que l’on a encore ?

C’est tout pour moi.

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